Cette situation m’a vraiment gonflée…

Cette situation m’a vraiment gonflée…

Cet été, j’ai vécu une situation… crispante. Peut-être que certains d’entre vous, écrivains, l’auront également connue. Une situation très agaçante, parce que l’on se sent utilisé, et en même temps, un peu méprisé. Et le pire, c’est qu’elle arrive plus souvent qu’on ne le croit. Laissez-moi vous raconter ce qui s’est passé cet été…

Cette situation m'agace

« Je vais t’envoyer mon livre et tu me donneras ton avis »

Août 2021, je suis en vacances à Belle-Île-en-Mer, comme chaque année. Un soir, j’accepte de me rendre à une fête que ma sœur organise. On ne peut pas dire que je sois une fan des soirées, mais des gens que je n’avais pas vus depuis longtemps s’y trouvaient, c’était l’occasion.

À peine arrivée, je croise un copain de longue date, venu avec l’un de ses amis. On discute, il me félicite pour mes aventures linkediniennes que ma sœur lui a racontées. Puis, il se tourne vers son ami, qui à ce moment-là ne connaît rien de moi, même pas mon prénom. Il lui précise que je suis écrivain.

« Tu es écrivain ? Ah bah ça tombe bien, moi aussi. J’ai écrit un livre, je vais te l’envoyer et tu me donneras ton avis. »

VÉ-RI-DIQUE, je n’ai rien changé dans ce qu’il m’a dit. J’étais choquée à ce moment-là : il ne savait même pas ce que j’écrivais. Avais-je seulement déjà écrit un roman ? En avais-je publié un ? Avais-je juste une idée en tête sans oser franchir le pas ? Et surtout : avais-je ENVIE de lire son livre ?

J’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai répondu que je recevais beaucoup de propositions de ce genre, et que malheureusement (😏), je n’aurais pas le temps de lire son livre. Croyez-le ou non, Monsieur a boudé tout le reste de la soirée et ne m’a adressé la parole que pour clasher mes tatouages sans raison. BREF.

« Si tu es sage, tu auras le droit de lire mon histoire »

Mais ça ne s’arrête pas là ! À croire que j’avais attiré le mauvais œil. Un ami de ma sœur découvre un après-midi que j’ai écrit des romans. Il m’explique aussitôt que lui a écrit des nouvelles. Et de conclure : « Si tu es sage, tu auras le droit de lire mon histoire. »

Honnêtement, je pense que ma réaction n’a été qu’un sourire crispé et un rire gêné. Une fois encore, cette personne n’avait aucune idée de ce que j’écrivais. Et une fois encore, elle ne me demandait pas mon avis.

Ces cas-là sont loin d’être isolés. Dès l’instant où j’ai commencé à parler de mon travail d’écrivain sur le Web, en 2012, j’ai reçu des demandes plus ou moins autoritaires de lecture. Avec mon arrivée sur LinkedIn, c’est devenu exponentiel. Comme si le Graal pour tout écrivain en herbe était d’être lu par un autre auteur à tout prix.

Sauf que cette démarche est, à mon sens, contre-productive au possible.

Embarrassed smile

Quelques conseils aux auteurs

À la lecture de ces quelques lignes, certains se diront sans doute que j’exagère. C’est vrai quoi, ce ne sont que de jeunes auteurs qui ont besoin de conseils. Certes, certes. Mais, pour commencer, il y a une façon de demander. Ne serait-ce que le classique : « Pourrais-tu lire mon histoire s’il te plaît ? » Ça donne déjà moins envie de répondre quelque chose de cinglant.

J’ai toujours aimé aider les jeunes écrivains. C’est bien pour ça que j’ai lancé ce blog, ma chaîne YouTube 🕸, ma newsletter mensuelle et ma formation d’écriture. À mes débuts, j’en ai lu, des histoires que l’on m’envoyait pour que je donne mon avis. J’étais rarement remerciée, on finissait plutôt par me réclamer davantage.

Aujourd’hui, on me demande de plus en plus ce genre de choses, notamment sur LinkedIn. Vous imaginez un peu le temps que je passerais à lire tous les romans et nouvelles que des auteurs en herbe veulent m’envoyer ? 😱 Déjà que je ne trouve pas de temps pour lire les livres de ma bibliothèque, ça risque d’être compliqué.

« Mais ça ne te prendra pas longtemps ! » Ça, c’est ce que certains me disent pour tenter de me persuader. Outre le culot, c’est mal me connaître. Je lis à une lenteur affligeante. Un livre de poche peut me prendre un mois.

Dans ces moments-là, j’en profite donc pour conseiller les services de mes collègues bêta-lectrices Christelle Lebailly et Laura Ferret-Rincon. Des services payants, bien entendu. Pourquoi elles ou moi devrions-nous lire gracieusement les textes de toute personne qui croise notre route et que nous ne connaissons ni d’Ève ni d’Adam ?

Et si j’étais un écrivain en carton ?

La plupart du temps (pour ne pas dire tout le temps, en fait), ceux qui me réclament une lecture de leur œuvre n’ont jamais lu aucune de mes histoires. Parfois, comme pour l’exemple du début de cet article, ils ne savent même pas si j’écris réellement. D’autres ont juste vu les couvertures de mes romans sur mon blog ou mes réseaux. Dans tous les cas, le résultat est le même : ces auteurs ne savent absolument pas ce que j’écris.

Peut-être que mes récits sont nuls ? Peut-être que j’ai des goûts complètement pourris en matière d’intrigues ? Peut-être que mes conseils sont les pires qui existent ? Bon, j’ose espérer que ce n’est pas vrai, mais quand ils me contactent, ces écrivains n’en ont aucune idée. Ils n’ont même pas fait semblant de s’intéresser à mon travail.

Je pense que certains sont victimes de leur vanité et ont envie d’être lus par un écrivain « connu ». Je ne dis pas que je suis la plus célèbre, loin de là, mais beaucoup de grands auteurs subissent ce genre de demandes. Samantha Bailly l’illustrait d’ailleurs bien dans une de ses vidéos.

Moi-même, en tant qu’écrivain débutant, j’aurais pu tomber dans ce piège, puisque ma famille a beaucoup insisté pour que j’envoie l’un de mes romans à Amélie Nothomb, avec qui je corresponds par écrit. Je m’y suis toujours refusée : si elle souhaite lire mes histoires, c’est à elle de me le demander, et pas à moi de réclamer.

Bref, c’était le petit coup de gueule post-été, parce que je n’avais vraiment pas digéré cette situation agaçante. Et n’hésitez pas à aller jeter un œil à mon article où je donne des conseils pour contacter un écrivain.

Et vous, que pensez-vous de tout ça ?

< Articles



6 thoughts on “Cette situation m’a vraiment gonflée…”

  • Je te comprends totalement Mélany. Il y’a la façon de demander, et également le fait que tout travail mérite salaire. Faire un tel travail gratuitement, et en plus, si tu as des tas de demandes, n’est pas possible, ni convenable selon moi.

  • Je comprends totalement ta crispation! Je suis autrice amateur et jamais je ne me permettrais d’imposer mon texte de la sorte à qui que ce soit.
    Lorsqu’on s’intéresse à un auteur, c’est pour son travail, pas le nôtre. Dommage que cette notion simple et évidente soit trop complexe pour certaines personnes…

    • Si tout le monde pouvait penser pareil 🙏
      Pendant des années, ma famille m’a poussée à envoyer l’un de mes romans à Amélie Nothomb, mais je m’y suis toujours refusée. Je détesterais l’idée de lui avoir forcé la main, et la connaissant, elle serait capable de dire oui juste pour être gentille, ce qui est pire que tout, j’aurais l’impression d’être la pire forceuse de la Terre 😱

  • Hello mêlant je suis tombée sur ton LinkedIn et j’ai donc jeté un coup d’œil… j’ai atterri sur le blog par hasard et j’ai cliqué sur le premier article « histoire de… ». C’est sur que les gens abusent et ne s’en rendent même plus compte que tout ne leur est pas dû… j’ai bien aimé ton titre de sniper de l’orthographe… et si j’avais une demande ça serait « hey tu veux être mon amie » (je n’ai pas encore écrit de livre ^^) en tout cas je pense que je vais surfer sur le blog la lecture est fluide !!
    Bonne soirée

    • Bonjour Lea,
      Merci beaucoup pour ton commentaire 😄 Contente que mon LinkedIn, mon blog et mon surnom te plaisent héhé 😁
      N’hésite pas à m’envoyer un mail pour discuter, c’est toujours avec plaisir !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *